Parce qu'on a tous une histoire à raconter …

Claude POUX

Nouvelles

Une sélection de nouvelles (érotique, littéraire et humour noir) :

Maux croisés

Elle mâchonna son stylo machinalement, en appui sur les coudes.
Il lui manquait des lettres. Le mot commençait par un i et se finissait vraisemblablement par ant. Et comprenait « on » en quatrième et cinquième lettre.
Elle relut la définition « Sujet à changer, instable, infidèle »
Pourquoi avait-elle l’impression que ce mot s’appliquait à Jérôme ?

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La douce folie de ne rien écrire

La lumière du jour ne filtre pas. Les volets sont fermés depuis tant d’années. L’énorme lampe de bureau en bakélite éclaire mon secrétaire encombré de crayons, de plumes, d’encriers.
Je réajuste mes lunettes.
Je tousse.
Une fois, deux fois. Une saveur âcre me chatouille le palais. J’ai un besoin de cigarettes.
Où sont-elles ?

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Jeu de massacre

Qui n’a jamais rêvé de disposer de pouvoirs surnaturels, qui n’a jamais rêvé de se prendre pour Dieu, ou plus prosaïquement d’imposer sa vision du monde ?
Pas vous ?
Moi, je l’ai imaginé mille fois. Avec une mauvaise foi inouïe et jubilatoire, je refaisais mon monde, tout entier dévoué à ma cause et débarrassé des parasites qui l’encombrent, en l’occurrence ceux qui ne m’aimaient pas.
Me rendant ainsi la monnaie de ma pièce.

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La coutume africaine

Je reconnais que mon éducation ne m’a guère préparé à ce genre de spectacles. Oh my God !
Je sens mes poils se hérisser, tellement la situation heurte mon esprit anglais, peu accoutumé à ce genre de choses.
Pourtant, j’explore ces contrées africaines depuis tant d’années au service de sa gracieuse Majesté.
Il n’empêche !

 

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Le troisième étage

РNon, Madame, nous ne livrons pas au troisi̬me ̩tage.
Je prononçai cette phrase de mon ton le plus impersonnel, l’ayant malheureusement dite déjà des centaines de fois.
Je ne pus néanmoins m’empêcher de penser à l’outrecuidance de cette femme qui me regardait maintenant avec de grands yeux ronds. Tenter ainsi de me faire croire qu’elle ignorait cette clause. La duplicité humaine ne connaissait donc aucune limite.

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